• Il est difficile de ne pas être égocentrique

    Votre Tour 90/91 s à la fin du mois E près d'un an. êtes ce e_ mène de société ». N'avezvous pas peur que tout s'arrête?
    Si, bien siir. Quand on a connu des moments aussi intenses, on a toujours peur qu'ils ne se reproduisent pas_ Le premier concert était le 4 octobre. On s'est arrêté le 23 décembre et on a repris depuis avril, sans arrêt. Dans le plus doux des rêves, je n'aurais jamais pu imaginer le quart de ce qui s'est passé... Je crois que j'ai vraiment chopé une drogue. Pas trop fatigué après une si longue tournée?
    Ça va, je dors beaucoup, je ne fume pas et je fais du sport. Hier encore, avec l'équipe, on a battu un club de foot d'Ajaccio. Et je peux vous dire que battre des Corses sur leur terrain, c'est un exploit! La vie parisienne ne vous manque pas trop? Vous ne passez plus la plupart de votre temps dans les boîtes de nuit?
    Je n'ai jamais vraiment hanté ces endroits... Parfois il m'arrive de fréquenter certains bars de nuit ou de rester tard dans un restaurant avec des potes mais les boîtes ne m'attirent guère. Ce qui peut m'intéresser la nuit, c'est de discuter avec des gens et de profiter du fait qu'ils se découvrent plus facilement à ce momentlà...
    Vous aviez vraiment prévu de faire de la scène en écrivant l'album?
    J'ai toujours écrit mes chansons pour la scène. C'est d'ailleurs pour cela qu'elles fonctionnent bien. En revanche, les enregistrements en studio me prennent un peu la tête... Vous considérezvous comme un chanteur «rock»?
    Le rock, c'est une attitude, une façon de vivre, d'appréhender les choses et les autres. Ce n'est pas une apparence physique, ni une guitare saturée... C'est vrai que j'ai toujours été influencé par la musique de Jim Morrison, Eric Clapton, U2 ou des Rolling Stones. Jusqu'à maintenant, ce n'est' pas toujours ce que j'ai fait, mais je crois que je me dririge de plus en plus vers ce registre. Je préfère laisser les autres dire que je suis un chanteur «rock» s'ils en ont envie. Je ne le revendique pas, mais je ne le nie pas non plus. Peutêtre, mais vous n'avez jamais galéré comme beaucoup d'autres chanteurs dans des groupes de rock pendant des années...
    Non, mais comme tout le monde, j'ai «gratté» ma musique dans des bals, des orchestres, des boums et des soirées de lycée... Après, j'ai fait du cinéma et un disque qui a marché, alors, forcément, les gens viennent vous voir! La première fois que j'ai fait de la scène (L'Olympia, en 1987 NDLR), quatre ou cinq cents personnes venaient m'applaudir tous les soirs. Aujourd'hui, me 'retrouver devant 10.000 personnes à chaque concert est un cadeau du ciel. Mais le nombre de spectateurs n'a rien changé... Tout à l'heure, une dizaine de fans assistaient aux répétitions et je me donnais autant. C'est tout simplement l'envie d'être sur scène, de jouer de la musique... ... et aussi de plaire en permanence...
    Non. Je m'en fous complètement de plaire à tout le monde. J'essaye toujours d'être en accord avec moimême. Quand je ne res sens pas d'animosités, d'agressivité ou de mauvaises intentions, je n'ai pas de raisons de faire la gueule, mais quand on me gonfle ou qu'on vient me chercher, je ne me gêne pas pour réagir... Qui vous a donné envie de chanter?
    Les Rolling Stones, en 1973, à Bruxelles Michel Sardou, en 1975, à L'Olympia ; Serge Fieggiani, 1971 à Bobino.
    Et la Ferrari est au garage...
    Non, je suis pas un mordu des belles bagnoles. Pour l'appartement, j'ai dû précipité un peu les choses à cause d'un journal irrespectueux qui a eu la bonne idée de publier Mon adresse personnelle... Le jour même, les pèlerinages commençaient... Une pléiade d'avocats surveille tout ce qui se dit Sur VOUS...
    Non, un seul. Je l'ai rencontré en juillet et il va essayer de me défendre quand il y a un problème. Ce n'est pas toujours facile, mais il ne faut pas se plaindre. Nos voisins européens ont bien plus fort à faire que nous! J'espère seulement que l'ouverture des frontières en 1993 ne favorisera pas trop l'implantation en France de journaux sans scrupules... D'une manière générale, vous entretenez de bons rapports avec la presse... A quelques exceptions près, oui. Ce qui m'énerve, c'est de lire des trucs inventés de toutes pièces par certains journaux. Sinon, je dois avouer que je n'ai pas à me plaindre. J'ai
    été très flatté de me retrouver récemment à la Une de Elle ou de Vogue Homme. C'est un peu de la fierté de dire ça, mais... On parle de «phénomène», de « Bruelmania »... Vous n'avez pas un peu peur de devenir égocentrique
    C'est difficile de ne pas être égocentrique quand on parle de soi 24h sur 24. Ce qu'il faut éviter, c'est de penser qu'on est le centre du monde. Même si ce n'est pas toujours facile de garder la tête froide... Vous arrivetil d'éprouver de l'admiration pour quelqu'un ?
    Je serais incapable de vous répondre par un nom, mais j'ai beaucoup de respect pour les infirmières. Leur dévouement exceptionnel m'a toujours épaté. Quel comique vous fait le plus craquer?
    Michel Boujenah ! C'est un mec formidable qui me touche énormément. Il me fait hurler de rire à chaque fois qu'on se voit! Que pensezvous des rumeurs qui circulent à propos de certaines vedettes du showbiz?
    Vous pensez à qui? Un chanteur canadien qui est dans la même maison de disques que vous...
    Je trouve ça dégueulasse et ridicule. Sa vie privée ne regarde personne... Roch Voisine qui plaît à beaucoup de gens, vient de connaître une ascension fulgurante et n'a tué personne! Alors il faut le laisser tranquille. Les bâtons dans les roues que certains tentent de lui mettre ne sont pas des bâtons honnêtes. C'est complètement con... Actuellement, vous dormez tout seul dans vos chambres d'hôtel?
    Je suis plutôt discret de ce côtélà. La vie privée des autres ne m'intéresse pas et je considère que la mienne ne regarde que moil La seule chose que je peux vous dire, c'est que je recherche plutôt une mère, aujourd'hui. J'aimerais bien être papa! Je me suis toujours demandé comment un personnage public pouvait choisir un ami ou une femme en étant sûr qu'elle ne l'aime pas seulement pour son nom...
    Je ne sais pas pour les autres, mais moi, c'est ma mère qui m'a donné la faculté de réussir très vite à savoir ce qui se cache dehère les gens_ Le fait d'être connu ne fait qu'accélérer le processus_ Je rencontre les gens plus vite. on sympathise plus rapidement.. mais la séparation est aussi plus soudaine. En amitié, comme en amour. La relation n'estelle pas faussée dès le départ? C'est à moi de ne pas la fausser. Les gens me proposent quelque chose, et j'en dispose. Ce n'est pas le contraire... Avant, vous aviez du charme... Aujourd'hui, il agit toujours?
    Il faut être honnête, depuis que j'ai 14 ans, je n'ai jamais eu de problèmes de ce côtélà. J'ai toujours été très entouré de filles. La seule chose qui change aujourd'hui, c'est que toutes les femmes me regardent! Elles sont séduites, certes, mais pas conquises pour autant! Après, il faut être à la hauteur de ce qu'elles attendent. Ce qui n'est pas toujours une mince «affaire»! On compare votre popularité à celle de «Johnnyl'idole » et il paraît que vous ne l'avez jamais rencontré autrement que « pété »...
    Qu'on me compare à lui, c'est plutôt flatteur, mais qu'une journaliste, en l'occurence de Libération, se mette de transformer mes propos, de faire de la peine à l'intéressé et donc de me. prendre ._.00ur _.un con, ce n'est pas très sympa. Je le vois très souvent, j'ai beaucoup d'admiration pour lui et je lui ai écrit trois chansons... Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, ce typelà suscite autant de conneries et de méchancetés. Les journalistes sont peutêtre un peu trop exigeants avec les vedettes. Vous n'avez pas peur de participer à une émission comme «7 sur 7» (c'est lui qui ouvre la saison 91/92 de l'émission)?
    J'ai l'impression ,que c'est une émission très importante. Jusqu'à présent, j'avais toujours décliné les invitations d'Anne Sinclair, mais c'est une femme si extraordinaire qu'on ne peut rien lui refuser... Vous pensez avoir un avis à donner sur tout?
    Non, mais pour certains trucs, je ne peux pas fermer ma gueule. J'aimerais être capable de faire une revue d'actualité comme sait si bien le faire Guy Bedos dans ses spectacles... Vous possédez une arme redoutable entre les mains...
    J'en use, sans en abuser... C'est une grosse responsabilité. Je suis devenu, malgré moi, le porteparole de toute une généra: tion assez influençable. ‘vMPjejje,,eevai3ei.,93'iliniin terdire de donner mon avis pour autant, quand j'en ai envie... Si en, parlant des problèmes de drogue, par exemple, je peux convaincre un seul mec d'arrêter, je ne vois pas pourquoi j'hésiterais.. Il yous est déjà bien arrivé de mettre le nez dedans... J'ai eu de la chance, me disait Gainsbourg. Je suis passé au travers au moment où c'était la mode. Je passais pour un con, mais je m'en foutais. Aujourd'hui, ceux qui en prennent passent pour des abrutis... Bon, alors Patrick Bruel fait du sport, ne hante pas les boîtes parisiennes, ne fume pas, ne se drogue pas et veut se «caser». Et ses vices? L'alcool peutêtre...
    En été, pas trop. Mais c'est vrai qu'en hiver, je ne crache pas sûr les bouteilles de bon vin... (un cadavre de — bon— bordeaux traîne dans la loge).


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :